Les népalais dansent et chantent dans les rues aujourd’hui. C’est le dernier jour de la grande fête de la Dashain, le jour des "tikas", le seul jour où l’on peut distinguer les hindouistes des bouddhistes. En effet, les premiers arborent sur leur front d’énormes "tikas" faites de poudre rouge mélangée à des grains de riz. Le femmes ornent leurs chignons de jeunes poussent de riz, promesse de récolte abondante pour l’année future.

Et avant de reprendre leur labeur, ils clôturent ces jours de fête par de la musique et des chants, comme si le pays tout entier était devenu un immense champ de foire, faisant fi des menaces maoïstes ou des caprices de leur autocratique gouvernement royal. Rien n’est plus important que la fête (après les téléphones portables !)

Hier était le jour des sacrifices d’animaux. Des milliers de buffles, chèvres, coqs, canards, ont été ainsi offerts à la Déesse Durga assoiffée de sang ; et de fait du sang on en voit partout, nappant les parvis des temples, dégoulinant dans les rues, "tagant" les véhicules.

Et aujourd’hui, comme pour se soulager de cette sanglante ivresse, on s’est rendue aux pujas, et on se défoule en dansant.

Les bouddhistes, afin de secourir ces milliers de petites consciences envoyées ainsi dans l’au-delà, ont multiplié les "koras", les prières et les offrandes de lumière auprès du stupa.

Le soir venu, les temples tibétains se sont illuminés de milliers de lampes à beurre symbolisant les "esprits" des animaux sacrifiés, et les moines, du haut des terrasses des monastères, ont répandu leur musique sacrée dans l’espace pour accompagner les victimes des sacrifices.

C’est ainsi que Bouddhistes et Hindouistes, ont célébré chacun à leur manière la grande fête de Dashain.